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vendredi 12 septembre 2014

Quelle est la meilleure eau à boire ?

Eau du robinet, bouteille...
Eaux minérales ou eaux de source en bouteille ? Eaux du robinet ? Eau filtrée ? Yann Olivaux s’intéresse depuis plusieurs années aux différents « mondes de l’eau » (hydrologie, gestion de l’eau, écologie, sciences de l’eau…) et poursuit avec d’autres scientifiques, spécialistes de l’eau à boire, ses recherches sur les questions sanitaires liées aux eaux à boire.
 

Biophysicien de formation, ancien enseignant et formateur en biologie, conférencier, il est l’auteur du livre de référence « La nature de l’eau » paru aux éditions Marco Pietteur en 2007.
Son point de vue nous éclaire sur les certitudes acquises, les idées reçues et les nombreuses questions irrésolues concernant le domaine des eaux de boisson.

Eau du robinet – le saviez vous ?

Selon une étude UFC-Que choisir de janvier 2014, 1.5 million de personnes recevaient une eau trop polluée à leur robinet en 2013. c’est néanmoins un progrès par rapport à 2012 avec 280.000 Français supplémentaires qui reçoivent une eau conforme à la réglementation.

1) Quelle eau de boisson devrait-on boire aujourd’hui ?

A ce jour, il n’est pas possible de répondre intégralement à cette question car l’eau est une substance structurellement très complexe. Ensuite, le débat sur les qualités des eaux de boissons est « brouillé » par le fait que son commerce est l’objet d’énormes enjeux économiques.

De plus, il faut s’accommoder de l’absence d’évaluation satisfaisante de l’impact sanitaire sur le long terme de la qualité de l’eau par les normes actuelles. Il est à ce titre important de prendre conscience que « l’eau que nous polluons sera un jour notre eau intérieure, notre eau intime ».

2) Quelles eaux de boisson ou alimentaires trouve-t-on sur le marché actuellement ?

On dispose aujourd’hui de trois types d’offres d’eaux alimentaires.

L’eau du robinet (ou du réseau) : elle est traitée pour satisfaire aux quelques dizaines de paramètres de limites et de références de qualité des EDCH (Eaux Destinées à la Consommation Humaine).
Les eaux embouteillées : les eaux de source répondent aux normes EDCH. Pour les eaux minérales, seuls les agréments de l’Académie nationale de médecine et de L’AFSSA (Agence Française de Sécurité Sanitaire et des Aliments) sont requis.
Les eaux filtrées, à partir essentiellement de l’eau du robinet, par des Procédés de Purification de l’Eau (PPE). Ceux-ci ne font pas l’objet à ce jour d’un encadrement législatif spécifique.

3) Comment faire un choix entre ces trois offres ?

Aucune solution idéale, simple et universelle n’existe.
Cependant, je propose d’effectuer un comparatif entre les eaux du réseau et les eaux embouteillées à l’aide de trois critères majeurs de sélection afin de faciliter le choix de chacun en fonction de ses priorités.

Le critère économique : l’eau du réseau est de loin la plus économique car elle coûte, en tenant compte du prix moyen du m3 au robinet, au minimum 50 fois moins chère que le premier prix d’une eau de source en bouteille. Les PPE requièrent une carafe filtrante ou une installation sur robinet et des consommables.
Le critère écologique : les eaux en bouteilles nécessitent du pétrole pour fabriquer le contenant plastique (PET) mais ont surtout un bilan carbone lourd en raison du transport. Les filtres pour les PPE sont peu recyclés et recyclables et nécessitent trois litres d’eau pour produire un litre d’eau purifiée. L’avantage est encore ici en faveur de l’eau du robinet.

Consommer de l'eau du robinet ?
 Selon Que Choisir, il y aurait en France 2 millions de personnes qui ne reçoivent pas une eau du robinet conforme aux critères réglementaires. Ce chiffre est issu d’une étude menée à partir d’analyse de l’eau potable dans diverses communes et qui ont relevé divers polluants, notamment issus de l’agriculture : des nitrates, des pesticides, du sélénium.
Dans le monde, 6,1 milliards de personnes bénéficient d’un accès à l’eau potable en 2010 ; un taux supérieur à l’objectif international d’atteindre 88% de la population mondiale desservis en 2015. Mais il reste 2,5 milliards  de personnes sans accès à des installations sanitaires
 

4) Vous proposez un troisième critère sanitaire ? Pouvez-vous expliquer ?

C’est à ce niveau que les choses se compliquent.
Quelle est la définition réglementaire d’une eau potable ? C’est une eau conforme aux normes EDCH. Mais selon notre point de vue, une définition médicale devrait compléter la première avec le paramètre suivant : une eau potable est une eau qui, consommée tout au long de la vie, ne doit pas nuire pas à notre santé.
Or, il est légitime de s’interroger sur l’impact sanitaire à terme des eaux du réseau comme des eaux embouteillées au regard de l’inquiétante flambée des maladies de civilisation (cancers, diabète, pathologies neurodégénératives…) depuis plusieurs décennies.

 En effet, qu’elles soient de surface ou souterraines (eaux brutes), les eaux du robinet et embouteillées,  suite à la dégradation de l’environnement, contiennent dans des proportions variables, des traces de nombreux polluants (résidus médicamenteux et hormonaux, pesticides, métaux lourds, bactéries non pathogènes mais porteuses de gènes d’antibiorésistance…).
De plus, pour les eaux embouteillées, on constate qu’il y a possibilité de migration de substances agissant comme des perturbateurs endocriniens entre le récipient en plastique (PET) et son contenu. Je milite donc, avec d’autres scientifiques, pour la promotion de nouvelles normes de la qualité des eaux, pour une eau réellement « bio-compatible » que je définirai plus loin.

5) Quels sont donc ces procédés de filtration qui améliorent la qualité de l’eau ?

 Il en existe principalement trois.
Le premier niveau de filtration est celui du charbon actif**en granulés  présent dans les carafes filtrantes. Celui-ci a un fort pouvoir d’adsorption, c’est à dire que cette matière retient les molécules en surface. Il s’agit d’un filtre de confort qui élimine le goût du chlore, certains métaux lourds et les pesticides non solubles dans l’eau. Il faut veiller à remplacer régulièrement le filtre pour éviter le risque de désorption*** du charbon actif.
Le second niveau est celui de la colonne filtrante se raccordant au robinet avec un filtre contenant du charbon actif compressé ou fritté (réduit en poudre puis compacté en bloc) dont l’efficacité est très largement supérieure à celle de la filtration sur granulés. On en trouve sur le marché entre 100 et 150 €.

6) Quel est le troisième niveau de filtration ?

 L’osmose inverse est la technologie membranaire la plus performante et efficace pour purifier l’eau sans produit chimique.
Ce procédé est également utilisé dans les usines de dessalement de l’eau de mer ou dans le monde de l’aquariophilie. L’installation de ce système répond à la législation française avec délivrance par les fabricants d’une attestation de conformité sanitaire pour tout le matériel et les matériaux en contact avec l’eau. Il faut toutefois veiller à reminéraliser cette eau qui purifiée est assez décapante avec par exemple une pincée de sel de mer brut. Ce procédé requiert un investissement entre 500 et 700 €, sans la pose et l’entretien.
Le choix du consommateur entre l’un ou l’autre de ces procédés de filtration se fera selon ses priorités sanitaires et son budget.
*
**Le charbon actif peut être produit à partir de toute matière organique végétale riche en carbone: bois, écorces, pâte de bois, coques de noix de coco, coques de cacahuètes, noyaux d’olives, ou bien de houille, tourbe, lignite, résidus pétroliers
*** Désorption : lorsque la capacité maximale d’adsorption a été atteinte (…), il peut se produire un relargage brutal des produits toxiques et des bactéries accumulées par saturation
 

8) Vous parliez d’eau biocompatible ? Vous pouvez expliquer ?


 De notre point de vue, une eau de boisson biocompatible devrait respecter trois critères fondamentaux : la potabilité, la pureté et la structuration.
  1. Sur le premier point, nous avons vu que les critères de potabilité (normes EDCH) ne détectent que les polluants considérés comme les plus délétères pour la santé.  Mais finalement, vu leur nombre, peu importe la quantité de molécules polluantes à détecter, on ne pourra jamais tous les détecter ! Cette démarche analytique et quantitative ne nous renseigne pas sur une question essentielle à se poser : quel est leur effet sur le vivant à long terme ? .
  2. Le critère de la pureté de l’eau aborde les procédés de filtration garantissant une qualité satisfaisante. .
  3. Enfin, la structuration, ou dynamisation de l’eau représente plusieurs centaines de systèmes (Procédés de Structuration de l’Eau) qui attribueraient des vertus sanitaires à ces eaux modifiées.

9) Une eau osmosée et dynamisée ne serait pas ainsi la meilleure solution ?

 D’un point de vue sanitaire, je pencherais pour cette option en émettant les réserves suivantes. Premièrement, aucune méthode de dynamisation de l’eau n’a encore été scientifiquement validée de manière pluridisciplinaire et surtout indépendante.
Deuxièmement, il s’agit surtout d’être cohérent en termes économique , écologique  et sanitaire
Ainsi, s’il apparaît logique en matière de précaution sanitaire de préconiser une filtration performante de l’eau du robinet, il faut, me semble t-il prendre conscience que cette démarche ne doit pas nous autoriser à polluer davantage les eaux brutes. Le réel progrès en matière de qualité de l’eau serait plutôt de se préoccuper de réduire les trop nombreux  polluants hydriques à la source.

10)  Un mot de conclusion ?

Je conclurais en parlant aussi des économies d’eau.
Un Français moyen consommerait environ 100 litres d’eau par jour pour ses usages domestiques (la part d’eau d’alimentation se situant entre 3 et 5 litre par personne et par jour).
Mais en fait, chaque personne utilise quotidiennement quelques 3500 litres dont 3400 ne sont pas visibles. En effet, ils correspondent à ce que l’on appelle l’eau virtuelle, c’est-à-dire l’eau utilisée pour produire nos biens de consommation. L’essentiel de cette eau virtuelle (75% environ) est contenue dans nos aliments.
  • A titre d’exemple, il faut 1500 à 2000  litres pour produire un kilogramme de blé, et environ 20 000 litres d’eau pour fabriquer un kilogramme de viande de boeuf. Par conséquent, si toute économie d’eau est à préconiser, diminuer notre « empreinte personnelle en eau » revient pour l’essentiel à réduire notre consommation de viandes !
Publié par Dajaltosa - Source : Consoglobe -
Propos recueillis par Lise Dominguez.

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