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lundi 20 octobre 2014

Le silence, un acte naturel

clarte-dans-la-meditation

Les vertus du silence 

(ndlr) -  Un sage disait "nous pourrions nous isoler au coeur de la plus profonde des contrées que nous ne parviendrions pas quand même à nous libérer de nos distractions sans le silence". Le silence est le remède et c'est bien autre chose plus clair et plus profond ...

 

Méditation: la méthode de base

 Ajahn Brahmavamso

Traduction française de Phra Asekho


Extrait de "Instructions de Méditation"
©2007 le Shanga, Wat Pah Nanachat

Le but de la méditation

Le but, dans cette méditation, c’est la beauté du silence, du calme et de la clarté d’esprit.
La méditation, c’est le moyen de parvenir au lâcher prise. Dans la méditation, on lâche prise du monde extérieur, complexe, pour atteindre le monde intérieur, serein. Dans tous les types de mysticisme, ainsi que dans de nombreuses traditions, ceci est connu comme la voie vers l’esprit pur et puissant. L’expérience de cet esprit pur et libéré du monde est merveilleuse et heureuse.
Pendant cette retraite, il y aura du travail difficile à faire au début, mais consentez à endurer la difficulté du travail, vous rappelant qu’il vous fera vivre des états très beaux et significatifs. Ils en vaudront bien la peine ! C’est une loi de la nature que sans effort on ne progresse pas. Qu’on soit laïque ou moine, on n’arrive nulle part sans effort, qu’il s’agisse de la méditation ou de n’importe quoi d’autre. 
Pourtant l’effort seul ne suffit pas. Il doit être appliqué astucieusement. Cela signifie diriger votre énergie juste aux bons endroits et l’y maintenir jusqu’à ce que la tâche soit accomplie. Un effort appliqué avec astuce n’est ni gênant ni dérangeant, et il produit cette belle paix de la méditation profonde. 
Pour savoir où diriger votre effort, il vous faut comprendre clairement le but de la méditation. Le but de la méditation, c’est la beauté du silence, du calme et de la clarté d’esprit. Si vous parvenez à comprendre ce but, alors le lieu d’application de votre effort et le moyen d’atteindre le but deviennent très clairs. 
L’effort est dirigé vers le lâcher prise, vers le développement d’un esprit qui tend à l’abandon. Une des nombreuses déclarations simples mais profondes du Bouddha est « qu’une personne qui médite, dont l’esprit tend à l’abandon, atteint sāmadhi facilement » (précisément le but de la méditation). Une telle personne obtient ces états de béatitude presque automatiquement. Ce que disait le Bouddha c’est que la principale cause de la méditation profonde, pour atteindre ces états puissants, c’est la volonté d’abandon, de lâcher prise et de renoncement. Pendant cette retraite de méditation, ce n’est pas l’esprit qui accumule et s’accroche aux choses que nous allons développer, mais plutôt l’esprit qui consent à lâcher prise, à poser les fardeaux. En dehors de la méditation, nous devons porter le fardeau de nombreux devoirs, comme autant de lourdes valises, mais pendant la période de méditation tous ces bagages ne sont pas nécessaires. Pendant la méditation, voyez donc si vous pouvez décharger autant de bagages que possible. Considérez ces choses comme des fardeaux, de lourds fardeaux qui vous pèsent. Ce sera alors l’attitude correcte pour lâcher prise de ces choses, les abandonner librement, sans vous retourner. Cet effort, cette attitude, ce mouvement de l’esprit qui tend à l’abandon, c’est ce qui va vous mener à la méditation profonde. Dès les premières étapes de cette retraite, voyez si vous parvenez à générer cette énergie de renoncement, la volonté de donner et, petit à petit, le lâcher prise se fera. A mesure que vous abandonnez les choses dans l’esprit, vous vous sentirez beaucoup plus léger, délesté et libre. Dans la voie de la méditation, cet abandon des choses se fait par étapes, pas à pas. 
Vous pouvez franchir les étapes initiales rapidement si vous le désirez, mais si c’est le cas, faites très attention. Parfois, en franchissant les étapes initiales trop vite, on trouve que le travail de préparation n’a pas été accompli. C’est comme essayer de construire une villa sur des fondations faibles et posées à la va-vite. La structure grimpe très vite, mais elle retombe très vite aussi ! Vous seriez donc sages de passer beaucoup de temps sur les fondations, et sur le « rez-de-chaussée » aussi, en accomplissant un bon travail de base, solide et ferme. Ensuite lorsque vous procéderez aux étages supérieurs, les états méditatifs de félicité eux aussi seront solides et fermes. 
Dans la méthode que j’emploie pour enseigner la méditation, j’aime bien commencer par l’étape toute simple d’abandonner les bagages du passé et du futur. Vous pourriez être tentés de croire que c’est quelque chose de très facile à faire, que c’est trop fondamental. Si toutefois vous prenez tout votre temps, si vous ne vous précipitez pas aux étapes ultérieures de la méditation sans avoir correctement atteint le premier but qu’est l’attention maintenue sur le moment présent, vous trouverez plus tard que vous aurez établi une fondation très solide sur laquelle bâtir les étapes suivantes.
Abandonner le passé signifie ne même pas penser à votre travail, votre famille, vos engagements, vos responsabilités, votre histoire, les bonnes et mauvaises périodes de votre enfance... Vous abandonnez toute expérience passée en n’y accordant absolument aucun intérêt. Vous devenez quelqu’un qui n’a aucune histoire pendant la période consacrée à la méditation. Vous ne pensez même pas à l’endroit d’où vous venez, où vous êtes né, qui étaient vos parents ou ce qu’a été votre éducation. Toute cette histoire, on y renonce dans la méditation. De cette façon, tout le monde en retraite ici se trouve sur le même pied d’égalité, simplement quelqu’un qui médite. Ça perd de son importance de savoir depuis combien d’années vous méditez, si vous avez de l’expérience ou si vous êtes débutant. Si vous pouvez abandonner toute cette histoire, nous sommes alors tous égaux et libres. Nous nous libérons de certaines de ces préoccupations, de ces perceptions et de ces pensées qui nous limitent et nous empêchent de développer la paix née du lâcher prise. Donc au bout du compte, vous lâchez prise de chaque « partie » de votre histoire, même l’histoire de ce qui vous est arrivé jusqu’ici pendant cette retraite, même le souvenir de ce qui vous est arrivé il y a un instant encore ! De cette manière vous ne transportez aucun fardeau du passé dans le présent. Quoi qu’il vienne d’arriver, vous ne vous y intéressez plus et vous lâchez prise. Vous ne permettez pas au passé de se réverbérer dans votre esprit. 
Je décris ceci comme transformer l’esprit en cellule insonorisée. Quelle que soit l’expérience, la perception ou la pensée qui entre en contact avec la paroi de la « cellule insonorisée », elle ne rebondit pas. Elle est simplement absorbée par le rembourrage et s’arrête là. Ainsi, nous ne permettons pas au passé de faire écho dans notre conscience, en tout cas pas à ce qu’il s’est passé hier et auparavant, parce que nous cherchons à développer un esprit enclin au lâcher prise, à l’abandon et au délestage. Il y a des gens qui se disent que s’ils se mettent à contempler le passé, ils peuvent d’une certaine manière en apprendre quelque chose et résoudre les problèmes du passé. Il vous faut toutefois comprendre que lorsque vous regardez le passé, vous êtes immanquablement entrain de le regarder à travers des verres déformants. Quel que soit le souvenir que vous en ayez, il ne correspond pas vraiment à la réalité. C’est pour ça que les gens se disputent sur ce qui s’est passé, même il y a quelques instants. Il est bien connu des policiers qui enquêtent sur les accidents de la route que, même si un accident a eu lieu il n’y a qu’une demi-heure, deux témoins oculaires différents, tous deux entièrement honnêtes, rapporteront des faits différents. Notre mémoire n’est pas fiable. Si vous considérez un peu le manque de fiabilité de la mémoire, vous n’accorderez alors aucune valeur à ressasser le passé. Vous pouvez alors lâcher prise. Vous pouvez l’enterrer, tout comme vous enterrez quelqu’un qui est mort. Vous le mettez dans un cercueil, en terre, ou vous l’incinérez, et c’en est fini, terminé. Ne traînez pas sur le passé. Cessez de trimballer sur votre tête les cercueils de moments passés ! Si vous le faites, vous vous appesantissez de lourds fardeaux qui ne vous appartiennent pas vraiment. Laissez aller tout ce qui est passé et vous avez la possibilité d’être libre dans le moment présent. 
Quant au futur, aux anticipations, aux peurs, aux projets et aux attentes - laissez aller tout ça aussi. Le Bouddha a dit une fois, au sujet du futur, « quoi que vous imaginiez, ce sera toujours différent » ! Ce futur est connu des sages comme incertain, inconnu et imprévisible. C’est souvent complètement stupide d’anticiper le futur, et c’est toujours une grande perte de temps de penser au futur dans la méditation. 
Lorsque vous travaillez avec l’esprit, vous trouvez qu’il est si étrange. Il peut faire des choses merveilleuses et inattendues. Il est très commun que les gens qui vivent des temps difficiles dans la méditation, qui ne connaissent pas beaucoup de calme, soient assis à penser « Ça y est, encore une heure de frustration ». Bien qu’ils commencent par penser ainsi,à anticiper l’échec, quelque chose d’étrange se passe et ils entrent dans une méditation très calme. 
J’ai récemment entendu parler d’un monsieur qui faisait sa première retraite de dix jours. Après le premier jour, il avait si mal dans tout le corps qu’il a demandé à rentrer chez lui. Le maître a dit « restez un jour de plus et la douleur disparaîtra, je vous le promets ». Il est donc resté un jour de plus, la douleur a empiré et il a à nouveau voulu rentrer. Le maître a répété « un seul jour de plus et la douleur disparaîtra ». Il est resté un troisième jour et la douleur était encore pire. A chacun des neufs jours, le soir venu il allait voir le maître, tout endolori, pour demander de pouvoir rentrer chez lui et le maître répondait « juste un jour de plus et la douleur disparaîtra ». Ça a été de façon complètement inattendue que, le dernier jour, à la première assise du matin, la douleur a disparu ! Elle n’est pas revenue. Il pouvait passer de longues assises sans aucune douleur du tout ! Il était stupéfait : ce que cet esprit est merveilleux, et comme il peut produire des résultats aussi inattendus ! Donc, vous ne connaissez pas le futur. Il peut être si étrange, même bizarre, complètement au-delà de toute attente. Des expériences comme celle-ci vous donnent la sagesse et le courage d’abandonner toute pensée concernant le futur, et aussi toute attente. 
Quand vous méditez et pensez « combien de minutes reste-t-il ? combien de temps encore dois-je endurer ceci ? », ce n’est encore une fois que s’égarer dans le futur. La douleur pourrait disparaître à tout instant. Le prochain instant pourrait être l’instant de liberté. Vous ne pouvez tout simplement pas anticiper ce qui va arriver. 
En retraite, quand vous méditez déjà depuis de nombreuses séance, vous pouvez parfois penser qu’aucune de ces séance n’a servi à quoi que ce soit. À la séances suivante, vous vous asseyez et tout devient très paisible et facile. Vous pensez « ouaah !J’arrive enfin à méditer ! », et puis la méditation suivante est à nouveau horrible. Que se passe-t-il donc ici ?  
Mon premier maître de méditation m’a dit quelque chose qui m’a paru, à l’ époque, assez bizarre. Il a dit qu’une mauvaise méditation, ça n’existe pas ! Il avait raison. Toutes ces méditations que vous appelez mauvaises, frustrantes et qui ne sont pas à la hauteur de vos attentes, toutes ces méditations sont celles où vous travaillez dur pour votre « chèque de paie »... 
C’est comme une personne qui va travailler toute la journée le lundi et ne reçoit pas un sou à la fin de la journée. « Pourquoi est-ce que je fais ça ? », se demande-t-il. Il travaille toute la journée le mardi, et toujours rien. Encore une mauvaise journée. Toute la journée le mercredi, toute la journée le jeudi, et toujours rien après tout ce dur labeur. Voilà quatre mauvaises journées d’affilée. Et voilà qu’arrive le vendredi, il accompli exactement le même travail qu’avant et à la fin de la journée le patron lui donne un chèque de paie. « Ouaah ! Pourquoi chaque jour n’est-il pas jour de paie ? » 
Pourquoi chaque méditation ne serait-elle pas « jour de paie » ? Vous comprenez maintenant la comparaison ? C’est au cours des méditations difficiles que vous accumulez les crédits, que vous produisez les causes du succès. En travaillant pour le calme pendant les méditations difficiles, vous augmentez votre puissance, l’inertie vers le calme. Puis, quand il y a suffisamment de crédits de bonnes qualités, l’esprit entre dans les états de félicité. 
Au cours d’une retraite que j’ai donnée récemment à Sydney, pendant une période d’entrevues, une dame m’a dit qu’elle avait été en colère avec moi toute la journée, mais pour deux raisons différentes. Au cours de ses premières méditations, elle passait des moments difficiles et elle était en colère avec moi parce que je ne sonnais pas la cloche suffisamment tôt pour terminer la méditation. Au cours des méditations suivantes, elle est entrée dans un bel état de paix et elle était en colère avec moi pour avoir sonné la cloche trop tôt. Les sessions étaient toutes de la même durée, exactement une heure. Il n’y a simplement pas moyen de gagner comme maître en sonnant la cloche ! 
Voilà ce qui arrive lorsque vous anticipez le futur, et pensez « Combien de minutes encore jusqu’à ce que la cloche sonne ? » C’est là que vous vous torturez, où vous épaulez un lourd fardeau qui n’est pas de vos affaires. Alors faites bien attention de ne pas soulever cette grosse valise de « combien de minutes reste-t-il ? » ou « qu’est-ce que je fais ensuite ? » Si c’est là ce que vous pensez, alors vous n’êtes pas entrain de prêter attention à ce qui se passe maintenant. Vous n’êtes pas entrain de faire la méditation. Vous avez perdu le fil et vous cherchez des ennuis. 
A cette étape de la méditation, maintenez simplement votre attention dans le moment présent, au point de ne même plus savoir quel jour on est ou l’heure qu’il est. Est-ce le matin ? l’après-midi ? Sais pas ! Tout ce que vous savez c’est quel moment on est juste là, maintenant ! De cette manière vous arrivez à cette belle échelle de temps monastique où vous êtes simplement entrain de méditer dans le moment présent, sans conscience du nombre de minutes qui se sont ´écoulées ou qui restent à venir, sans même vous souvenir du jour qu’on est. 
Une fois, comme jeune moine en Thaïlande, j’avais même oublié quelle année c’était ! C’est merveilleux de vivre dans ce règne hors du temps, un règne tellement plus libre que le monde braqué sur l’horloge dans lequel nous vivons habituellement. Dans ce règne intemporel, vous vivez ce moment-ci, comme tous les êtres sages qui vivent ce même moment-ci depuis des milliers d’années. Ça a toujours été simplement ainsi, pas autrement. Vous êtes entré dans la réalité de maintenant.
La réalité de maintenant est magnifique et ébahissante. Quand vous avez abandonné tout passé et tout futur, c’est comme si vous étiez enfin vivant. Vous êtes ici, vous avez l’esprit présent. C’est la première étape de la méditation, rien d’autre que cette présence d’esprit maintenue dans le présent uniquement. Arrivé jusqu’ici, vous avez déjà accompli beaucoup. Vous avez lâché prise du premier fardeau qui empêche la méditation profonde. Investissez donc beaucoup d’efforts pour atteindre cette première étape jusqu’à ce qu’elle soit bien établie, solide et ferme. Ensuite nous allons raffiner la conscience du moment présent jusqu’à la prochaine étape : une conscience silencieuse du moment présent.
Source : 
La suite par ici, sur le Dhamma de la forêt



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