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vendredi 28 novembre 2014

Des salariés esclaves maltraitent nos petits vieux dans les maison de retraite ?

Scandale des maisons de retraite en France (coup de gueule)

Accrochez vos ceintures ! Descente dans l'horreur des maisons de retraites françaises. Ils sont touchants mais abandonnés. Parfois dépendants mais respectables. Que méritent nos aînés, ces âmes âgées et d'expérience qui savent que l'on ne fait pas ce que l'on veut dans la vie mais qui savent aussi nous émerveiller. Les conditions de vies de nos papys et de nos mamies se dégradent, les soignants n'en peuvent plus. Bien que la problématique ait déjà été abordée dans nombre de médias, rien ne change vraiment. Alors article un peu long, mais petit tour de piste, état des lieux et piqure de rappel c'est ici....




Inutile de dresser un nouvel état des lieux détaillé qui ne pourrait que relancer un énième débat. Il ne devrait être maintenant plus que question de mise en mouvement et d'action.

Il existe effectivement bien des exceptions, sur des établissements de qualité, ou d'autres en défaut, sur des maltraitances caractérisées, sur des modèles d'humanité ou au contraire sur des établissements nauséeux, mais tout le monde étant bien d'accord pour convenir de certaines problématiques, il n'en demeure pas moins que la tâche de l'action est ardue au quotidien, des soignants esclavagisés et des petis vieux malheureux et délaissés qui tombent dans le dénuement ... c'est un fait.

La dramatique situation des soignants


Pour la majorité d'entre eux, les soignants sont des gens passionnés et engagés qui aiment leur métier, qui aiment la personne âgée... et qui n'ont jamais envisagé de travailler comme ils sont contraints de le faire aujourd'hui.

Alors que le salaire français moyen est de 1500 €
le soignant (aide-soignant, auxiliaire de vie, aide médico-psychologique) est tout juste rémunéré en deça de ce seuil. Ne dites pas le contraire, j'en connais de multiples exemples.

Ensuite un travail est à ce qu'il me semble un échange et il doit donc à ce titre mériter, il me semble aussi, JUSTE contrepartie. Ici dans le cas de ces aidants, la contrepartie ne fait pas partie de leurs avantages.
Alors après ... 151.67 heures de travail mensuel, 35 heures hebdomadaires certes c'est dans la moyenne, mais il faut voir ce qui va avec :

La pénibilité


La pénibilité,  c'est d'abord les conditions d'exercice des personnels soignants (aides-soignants et personnels "faisant fonction de" principalement),  pénibilité physique due à la manipulation des personnes âgées pour leur hygiène et leur confort, la manutention du linge, la réfection des lits, les aller-retours dans l'établissement, etc, etc..., auxquels s'ajoutent les traumatismes psychologiques que vivent les soignants (agressions verbales, physiques et les comportements attachés aux troubles mentaux que présentent certains résidents). La pénibilité c'est aussi la proximité avec la fin de vie et la confrontation directe et répétée aux décès. La liste n'est pas ici exhaustive mais elle est encore longue ...

La pénibilité, c'est aussi le turn-over des salariés, absentéisme non justifié, arrêts maladies, accidents du travail qui se multiplient, la lassitude des uns entraînant celle des autres. 

La pénibilité c'est enfin la frustration et le manque de reconnaissance au regard d'un salaire insuffisant, d'une prise en compte de la déchéance physique non encore suffisamment considérée, d'une absence tangible de dialogue avec la hiérarchie, qui d'ailleurs le plus souvent n'est pas à l'écoute de ses forces de propositions que constituent les soignants et ce au motifs des budgets.  Logiquement un AMP (aide médico psychologique) par exemple, c'est 1643 € brut par mois en début de carrière mais il n'est par rare de retrouver ces mêmes rémunérations même après 10 années d'ancienneté.

La pénibilité pour clore, c'est le manque de temps dont disposent les soignants, effectifs réduits et toilettes maximum, absents non remplacés. Des rythmes de travail bien souvent non cohérents ; Il existe par exemple une différence notoire entre AS et AMP. Ces derniers ont pour rôle majeur l'accompagnement, l'évaluation de l'état psychologique de la personne et, à ce titre, leur exercice doit pouvoir bénéficier de "prendre le temps". Malheureusement, et comme cela est notamment le cas dans les EHPAD, l'AMP est bien souvent trop "utilisé" en qualité d'AS, quand il n'est pas tout simplement écarté.

On peut rapidement se faire son avis !


On peut bien sur contre-argumenter du manque de formation des personnels et on peut débattre la dessus. Savoir quand même que les formations initiales sont de 12 à 24 mois, plus que pour un gendarme ou un policier.  Alors qu'en penser ?

Les grands précurseurs de l'intégration du bien être du soignant sont les cannadiens. Leurs formations sont bien arrivées jusqu'ici, et même se sont mondialisées  à l'exemple de la formation humanitude. Mais regardez bien le site internet, Humanitude Igm France. Qu'en est-il de la cohérence d'une formation lorsque les vecteurs qui l'ont transportée jusqu'à nous n'en ont fait que presqu'uniquement une marchandisation, bien avisés d'avoir évalué à l'avance l'évolution du marché ? C'est presque de la vente multi-niveau. Cette machine à fric comme je dis ! 4 établissements labellisés en 2013, seulement, sur la multitude... Et puis il n'y a pas besoin de cela pour être humain. Je l'ai dit,les soignants sont des passionnés.  Je connais par ailleurs d'autres professions où l'humanité sait se jouer sans formation. Nous en connaissons tous. C'est une question d'éthique.

Qu'en est-il aussi lorsque toujours au motif des sacro-saints budgets les formations sont suivies au delà du temps de travail sans rémunération complémentaire avec des "récups", tandis que le cadre qui sait ne pouvoir obliger ses salariés leur indique que la formation est VIVEMENT recommandée. Il faut le vivre quand même cela, le quotidien avec la fatigue et l'usure qui s'accumulent ! Et le résident dans tout ça ?  Et l'humanité ? Et la vie de famille ? Et la vie sociale  ?

La corruption et le manque de moyen

Comme tristement tout ce qui fonctionne aujourd'hui dans la société est basé sur la rentabilisation et les contraintes de budget, les établissements d'accueil des personnes âgées ne font pas exception.

Il existe deux grands types de statut. Les établissements publics et les établissements privés reconnus d'utilité publique. Ces derniers représentent presque 60 % de l'existant des structures. Ces derniers ne sont d'ailleurs pas les pires en terme de gestion. Il y a en effet une image à défendre car bien souvent côtés sur les marchés de l'actionnariat avec une attente des souscripteurs. Saviez-vous qu'investir en action dans une maison de retraite était très sur et très rentable pour votre portefeuille ? Eh bien c'est le cas.

Maintenant, structure d'Etat ou structure privée, les budgets contraignent. C'est un fait qui ne doit pas être occulté. Pour autant, dans la balance, le rapport de la cours des comptes de 2005 enregistré en 2006. Les établissements nécessiteraient 2 fois plus de soignants qu'il n'y en a à l'heure actuelle. Vous pouvez le lire, c'est vrai !

Le problème au fond c'est donc bien l'extrème marchandisation des structures ou les contraintes du budget des institutions. Mais même avec bonne volonté que peut faire un directeur d'établissement ? Nommé dans les structures d'Etat, il se verra opposer un véto s'il "dépasse", nonobstant la vraisemblable perte des primes. Dans le privé, le directeur pourra toujours adresser un recours contre le bureau, mais va-t-il se battre connaissant bien souvent par avance la réponse et la crainte pour la pérennité de son emploi ?

Alors dans ce contexte enfin, un exemple, celui d'une corruption, insidieuse, qui est bien présente. Système de rémunération à la prime pour les cadres, qui dès lors abondent dans le sens de la gestion du budget au plus juste, n'embauchent plus, n'améliorent plus rien significativement.

Certains pourraient dire que les soignants sont aussi primés ! Oui, bien sur, prime à l'absentéïsme, pour lutter contre les excès... Les excès ? Donne-t-on une prime au vol parce qu'on a pas volé ? Non, vraiment, si l'absentéïsme est effectivement une problématique et que des abus existent comme le sous-entend se système, il s'agit peut être seulement de mettre plus pragmatiquement en oeuvre les moyens de contrôle déjà existants et d'en récupérer justement les équivalents fraudés. Que va faire autrement le salarié mal payé, usé, fatigué mais qui a besoin de l'intégralité de son salaire sans perte ? Aura-t-il la capacité d'être présent pour dispenser un bon accompagnement ?

Dans le même ordre d'idée, et pour imager, convenons des fonctions. Un AS est dans le soin. Un AMP est dans l'accompagnement. Pour l'histoire, l'AMP c'est une volonté de l'Etat depuis 2006 et pourtant, parce qu'il est souvent une question de rentabilité, les directeurs d'établissements ne veulent pas les embaucher (si, si, vu sur pôle emploi, AMP s'abstenir) ou alors en faisant fonction d'AS... elle est où la cohérence ?

Ne nous voilons pas la face non plus sur le désistement de l'Etat. Je conçois tout à fait que les contraintes résultent des budgets mais n'y a-t-il pas vraiment moyen de réaliser de saines gestions ? Avant que de parler de la maltraitance du soignant il convient peut être avant tout de parler de la maltraitance qui résulte de l'insuffisance des budgets. Un soignant qui n'est pas bien, n'est effectivement pas un bon soignant et peut-être que pour être dans les meilleurs conditions de ce métier difficile il doit tout de même en avoir les moyens, non ?

 Voila donc comment finalement peut se comprendre le fonctionnement de ces établissements,  avec le drame à la clé, celui de l'abandon de nos anciens. J'ai vu ce que c'était et vraiment je ne souhaite pas finir ma vieillesse comme cela et vous non plus j'imagine....



Mais alors quelles solutions ?


La lecture attentive des problématiques évoquées devrait parler d'elle-même pour comprendre quelle est la nature des solutions à envisager.

Toutefois des solutions innovantes existent qui peuvent ménager le rapport coût/rentabilité des établissements avec une prise en charge normalement humaine.

On commence à comprendre  de plus en plus ce que sont les micro-économies, ces solutions dites alternatives, qui terminent par fonctionner, et qui vivent dans un rapport de production qui retourne à celui qui l'a réalisée. 

Ainsi, la mise en place de projets de vie semble devoir constituer l'un des piliers majeur pour un fonctionnement cohérent. C'est valorisant pour la personne (soignant et résident) et c'est une valeur ajoutée. Encore faut-il pouvoir s'en donner les moyens !

Il existe par exemple quand même un certain nombre de résidents bien valides. Tout autant que  leur permettre de continuer un projet de vie, n'y a-t-il pas moyen de mettre en avant leur art, lorsque certains peignent, sculptent, écrivent, jouent de la musique ou sont des lecteurs investis qui pourraient en raconter aux jeunes générations ? 

N'y a-t-il pas moyen de mettre en oeuvre des partenariats  avec des écoles, des collectivités, des expositions ?

Aussi , à l'heure d'une prise de conscience de l'importance de la préservation de l'environnement et du mieux être alimentaire, n'y a-t-il pas moyen de mettre en oeuvre des actions comme celles des incroyables comestibles par exemple ou comme ici en faisant participer des partenaires, Des soins et des liens ou comme là encore, Lire et faire lire ?

Des solutions, il y en a.

Comme dans d'autres institutions, l'Etat ne pourrait-il pas mettre en place une feuille de route dans tous les établissements, l'accès à un module numérique où tous les soignants et les familles  pourraient évoquer une problématique avec un engagement de contrepartie, celui d'examiner la difficulté soulevée jusqu'à sa résolution ? Les délégués du personnel peuvent s'engager sans crainte et le demander (peut être que la tête n'y a pas pensé), ça fonctionne.



Pour clore, j'ai toujours été heurté de voir que les maisons de retraites ne constituaient somme toute pour la majeure partie d'entre eux que des établissements de "garde-malades". Ce n'est pas ce que veulent les soignants. Ce n'est pas ce que veulent nos aînés qui subissent.

Dans l'absolu nous devrions être en mesure de  procurer à nos aînés un véritable second foyer, humain, équitable, attentif, valorisant, confortable, où ils pouraient continuer d'avoir un projet de vie, pourraient parler de leurs expériences pour les uns,  ne pas souffrir pour les autres, les plus diminués, et se voir etre respectées leurs volontés ... et leurs habitudes de vie.

Bien sur on peut toujours accuser le désistement des familles, mais pouvons nous leur jeter la pierre ? Chaque famille a en effet SON histoire de vie, les unes en ruptures, parfois d'ailleurs depuis bien avant l'âge de la vieillesse de l'ancien, les autres usées par des années déjà passées à prendre soin avec une assistance à domicile presque inexistante,  et la vie qui continue...

Et puis il ne faut pas occulter les résidents qui de leur propre volonté ne veulent pas représenter une "charge" pour les leurs ! Et puis enfin, il y a ceux aussi qui sont diminués, déments, et ne peuvent bien sur plus être pris en compte par leurs proches. Alors ne jetons pas la pierre trop facilement.

La solution finira-t-elle par poindre un jour ?


Un exemple de ce qui devrait être - Parole de Pro - Lu sur santé.gouv.fr


Le matin, les personnes âgées arrivent quand elles le souhaitent. Je les accueille par un café, ou par un petit-déjeuner pour ceux qui ont oublié de le prendre. C’est le premier moment d’échange de la journée. Vers 10 h 00, je commence la lecture du journal. Chaque article est alors l’occasion de commenter l’actualité, d’éveiller un écho dans l’histoire de chacun. Le choix des rubriques se fait selon les préférences du groupe : la lecture des naissances nous fait échanger autour des prénoms ; celle du programme télé nous permet d’engager des discussions sur le cinéma, la culture… C’est à moi d’animer la conversation et de les aider à rebondir sur les sujets. Nous préparons le repas avec ceux qui souhaitent m’aider, puis nous déjeunons et j’assiste ceux qui en ont besoin. Ensuite, après les informations à la télé, certains font une sieste puis nous reprenons une activité : chant, sortie dans le jardin, mots fléchés… Je privilégie les jeux de mémoire et tout ce qui peut servir de support à la parole. Toutes ces activités sont proposées au groupe, mais ceux qui le veulent peuvent lire le journal ou jouer aux cartes. Nous accueillons 8 à 10 personnes par jour : la plupart sont atteintes de maladie d’Alzheimer ou de Parkinson. Cela implique pour moi une grande vigilance et aussi une grande patience.

Rédigé par Dajaltosa

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