Sport et végétarisme: on peut le faire sans se prendre la tête et ça fonctionne.
Parce que je sais certains penser que sport et végétarisme ne sont pas conciliables mais parce qu'aussi certains grands sportifs sont végétariens et que la formule ne met pas de carences en évidence, je reprends ici les mots de Flavien, jeune sportif végane journaliste à Paris et qui nous donne son point de vue. Il ne m'est pas possible dire si les performances peuvent s'en ressentir mais ....
Pour exprimer en préalable mon point de vue, je peux seulement dire que c'est ayant pratiqué de la sorte que j'ai réalisé mes meilleures performances en endurance avec le plus grand bien-être.
Bien sur, c'est subjectif car ce régime (qui n'en était pas un) était associé à un entraînement plus intensif et à une perte de poids qui en découlait.
Une piste en tout cas peut être et même même si les études réalisées n'ont pas toutes le même point de vue. Alors peut être s'agit-il seulement d'en parler avec les pratiquants sportifs pour connaître leur opinion... Je vous laisse lire.
Jeune sportif végane*, Flavien est journaliste à Paris. Adepte depuis
2012 de la course à pied, il nous explique comment il concilie sa
pratique sportive, parfois intensive, avec ses préférences alimentaires.
Un témoignage qui pourrait décomplexer beaucoup de coureurs pour qui
l’alimentation représente trop souvent un problème.
- Peux-tu te présenter en quelques mots ?
J’ai 28 ans, je suis originaire du Languedoc-Roussillon. Je suis
monté à Paris pour mes études de journalisme suivies d’un master
d’éducation. Je travaille comme journaliste pigiste pour la presse
magazine mais je développe également un projet de commerce en ligne dans
le domaine de la course à pied. Même si je pratique moins, j’aime
beaucoup les sports de plein air et d’aventure avec des sensations
fortes (voile sportive, VTT, snowboard, moto-cross, kite-jumping…).
- Depuis quand est-ce que tu cours et depuis quand est-ce que tu es végane ?
Je n’étais pas sportif du tout quand je suis devenu végétarien à
l’été 2010. L’année suivante, le jour du marathon de Paris, en
feuilletant un journal gratuit dans le métro, j’ai pensé à m’y inscrire
pour l’édition 2012. J’étais à des années-lumière de penser que je me
passionnerai pour la course à pied mais l’idée de courir un marathon me
séduisait dans la mesure où elle faisait partie, quelque part dans ma
tête, des choses à faire une fois dans sa vie. J’ai relevé le défi que
je m’étais lancé. Et à l’arrivée du marathon, je n’avais que l’envie de
recommencer.
- Combien de temps est-ce que tu cours par semaine ? À quelle fréquence participes-tu à des courses et quelles sont les distances ?
Tout dépend des périodes, du travail, des envies, mais je cours en
moyenne trois fois par semaine. Il y a des périodes où j’aime courir
dans les parcs, en forêt, le long des rivières, et d’autres périodes où
j’aime courir sur tapis en salle de sport. Il y a des périodes où j’ai
besoin de courir avec de la musique et d’autres où je ne la supporte
pas. Je m’inscris à de nombreuses courses d’endurance pour entretenir ma
motivation et je progresse continuellement depuis mes débuts. Entre
2012 et 2014, mon temps au marathon est passé de 4h12 à 3h29. J’aime
autant les courtes distances que les ultra-marathons les plus extrêmes.
En mai dernier, j’ai maintenu un effort de 21h30 pour courir 100 miles
(161km) le long de la Tamise entre Londres et Oxford.
- Est-ce que tu observes un régime particulier pour pratiquer la course, notamment avant les compétitions ?
Contrairement à beaucoup de coureurs, je reste très intuitif et je
n’aime vraiment pas me prendre la tête. Cela vaut aussi bien pour mes
méthodes d’entraînement qui ne sont aucunement élaborées ni planifiées
que pour l’aspect nutrition où je mange tout ce qui me fait envie sur le
moment. Étant donné la dépense énergétique liée à la pratique sportive,
je mange vraiment beaucoup. Cela mis à part, mes comportements
alimentaires ne sont pas différents de ce qu’ils seraient si j’arrêtais
de courir. Je n’achète pas de produits spécifiques à la « nutrition
sportive » à l’exception des gels de sucres rapides que je consomme
pendant les compétitions.
- Comment est-ce que tu équilibres ton alimentation ? Est-ce que tu aimes cuisiner ? Si oui, combien de temps par jour ou par semaine y passes-tu ?
Je pense que dès lors que l’on mange un peu varié et en quantité
suffisante, l’équilibre alimentaire tient automatiquement la route. Je
me régale autant avec les fruits et légumes crus qu’avec la junk food
des produits hyper transformés. J’ai la chance de vivre avec une
personne qui cuisine divinement bien car j’ai toujours la flemme de
faire quoi que ce soit. Ma plus grande spécialité, ce sont les sachets
de nouilles asiatiques instantanées ! Sans compter que dans mon quartier
parisien, j’ai mes adresses où trouver des sandwichs falafel, des pad
thaï et des burritos véganes à emporter : je suis le plus heureux du
monde.
- D’après toi, est-ce que tes performances sportives sont liées à ton végétarisme ? Est-ce que tu faisais de meilleurs chronos avant d’être végane ?
Je n’ai pas de point de comparaison personnel puisque je ne courais
pas avant de devenir végane. Et je ne suis pas de ceux qui affirment que
le végétarisme apporte un plus en termes de performance. Les meilleurs
sportifs du monde ne sont pas tous végétariens. Mais il y a des
végétariens et des véganes parmi eux. Ce qui prouve que le végétarisme
n’est absolument pas incompatible avec le sport de très haut niveau.
Est-ce que cela peut être un atout pour un sportif ? Peut-être. La
science de la nutrition a encore beaucoup de progrès à faire avant de
pouvoir trancher la question.
- Quels conseils est-ce que tu donnerais à des végétariens (végétaliens) qui n’ont pas le courage de se lancer dans le sport de peur de manquer d’énergie ?
Dès lors que l’on mange à sa faim, il n’y a aucune raison d’avoir des
soucis d’énergie. Comme pour apprendre la guitare ou la couture, il
faut garder à l’esprit que de débuter une nouvelle activité sportive
demande beaucoup de persévérance. Mon conseil pour ne pas se décourager
est d’y aller très doucement le temps d’installer une habitude. En
course à pied par exemple, se fixer comme seul objectif de sortir courir
2 ou 3 fois par semaine à une allure très lente, en aisance
respiratoire (être capable de parler en même temps), même si ce n’est
que quinze ou vingt minutes. Ce n’est qu’après que votre cerveau a
assimilé cette nouvelle habitude à du plaisir plutôt qu’à une corvée que
vous pourrez vous fixer des objectifs plus ambitieux.
- Pourquoi es-tu végane ?
Je suis très concerné par la manière dont notre société traite les
animaux et en particulier ceux destinés à l’alimentation. Je rêve d’un
monde sans abattoirs. Je suis super fan de l’association L214 que je
soutiens autant que possible. Pour l’anecdote, je fais aussi guide de
visite touristique de Paris en courant avec Paris Running Tour qui est géré par Jean-Charles Sarfati, un autre sportif végane (et bien meilleur coureur que moi).
Propos recueillis par Jean-Christophe Manuceau.
*Flavien est végane à 99% : 100% à domicile mais végétarien en situation sociale (chez les amis, repas de famille, etc.).
Si vous souhaitez courir végé, n’hésitez pas à consulter la section Sport et Végétarisme de notre forum.
Quelques infos supplémentaires sur le site Espace et quelques idées de base pour des recettes sans prise de tête.
Publié par Dajaltosa - Source : Association végétarienne de France
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