Il existe de par le monde des lieux étranges, des régions où l'homme observe des phénomènes difficiles à expliquer, comme la zone du silence au Mexique, par exemple. Plus au sud, il y a El relámpago del Catatumbo… Si vous rêvez d’un voyage inoubliable confronté au gigantisme des forces sauvages de la nature, partez en Amérique latine. Au Venezuela, un spectacle inédit vous y attend...
Le phare de Maracaibo, phénomène exceptionnel
Que 
pouvaient ressentir les marins des siècles passés lorsqu’ils naviguaient
 dans le golfe du Venezuela en voyant, au sud, s’éclairer le ciel en de 
multiples et gigantesques éclairs, la nuit?
Quelles craintes 
pouvaient avoir les peuples des forêts, tribus amérindiennes, lorsque 
les cieux se zébraient, immensément, sur les bords du lac? Craintes, 
mais aussi admiration!
Côté mer, ou côté terre, ces lueurs incroyables ont historiquement constitué un repère immanquable,
 dont on évitait soigneusement de s’approcher pourtant… des éclairs 
appelés "Le phare de Maracaibo", "el Faro de Maracaibo": "Il a été 
pendant des siècles une 'lumière naturelle' pour guider les marins qui 
arrivaient des Antilles néerlandaises et se dirigeaient vers le golfe du
 Venezuela", peut on lire sur Terra Venezuela.
L‘histoire
 veut même que cet incroyable phénomène ait permis, par l’intensité de 
son éclairage, en 1595, de repérer l’arrivée du pirate anglais Francis 
Drake : "Une vigie a repéré le navire de Drake et alerté la garnison, 
qui a réussi à repousser l'attaque de nuit", écrit Erik Quiroga.
Contexte géographique de l’Éclair du Catatumbo
Pour
 comprendre la particularité incroyable de ce phénomène, il est utile de
 s'intéresser à la géographie des lieux (selon les sources Terra 
Venezuela et IPS Nouvelles).
150 km du sud au nord, 110 km d’ouest en est: le lac de Maracaibo (voir photographie aérienne)
 est un géant pour l’Amérique du Sud, avec ses 13 800 km2 et une 
profondeur d’une trentaine de mètres. Il est alimenté par de nombreux 
cours d’eau, dont le rio Catatumbo. Ce lac est situé au pied de la 
cordillère des Andes, position déterminante pour l'explication de 
l'éclair.
Il est directement relié à la mer des Caraïbes par le 
détroit de Maracaibo (visible au bas de la photographie aérienne). Il 
est l'unique lac d'eau douce au monde à avoir une connexion directe et 
naturelle avec la mer.
Le détroit de Maracaibo, long de plus de 20
 km, est occupé sur sa rive ouest par la ville de Maracaibo et traversé,
 dans sa partie la plus étroite, par le 12e plus grand pont du monde, el
 puente General Rafael Urdaneta, de 8 678m de long, construit en 1962 
(source Venezuelatuya.com).
Mais
 c’est plus au sud, vers l’embouchure du rio Catatumbo, principale cours
 d’eau alimentant le lac, vers le parc national Ciénagas De Juan Manuel 
(dit aussi Ciénagas de Catatumbo) que se produit cet étrange phénomène 
d’éclairs.
De nuit, le spectacle d’un ciel zébré est impressionnant
Les
 impressionnantes lueurs du Catatumbo ont fait l’objet d’importants 
travaux scientifiques qui en facilitent aujourd’hui la compréhension. Microfísica del Relampago del Catatumbo, étude publiée en 2000 par Ingeniera UC, permet de comprendre le phénomène.
Les
 éclairs sont liés à des orages, phénomènes atmosphériques qui se 
forment sur un secteur géographique restreint strictement situé à 
l'embouchure de la rivière Catatumbo, dans le lac Maracaibo. Les 
tempêtes s’avèrent être le résultat de vents violents, soufflant à 
partir de la cordillère des Andes, qui entrent en collision avec les gaz
 ionisés - notamment le méthane - produit par la décomposition des 
matières organiques dans les marais. Étant plus léger que l'air entrant,
 le gaz monte dans la couche nuageuse, créant une charge électrique puis
 un rejet ultérieur apparaissant comme la foudre.
Ces flashs, leur
 puissance et leur fréquence, sont considérés comme le plus grand 
générateur de l'ozone troposphérique du monde par certains 
scientifiques.
Visible jusqu’à 400 km de distance, le phénomène 
correspond donc à des tempêtes se produisant à raison de 140 à 160 nuits
 par an, jusqu'à des durées de 10 heures par nuit, et produisant jusqu'à
 280 éclairs par heure. 1,6 million de décharges de 100 000 à 300 000 
ampères sont produites chaque année.
Si l’éclair n’est plus un mystère, il reste « magique »
Fin
 du mystère? En partie! Car le phénomène garde une part énigmatique, et 
même les Occidentaux les plus blasés de voyages et de sciences se font 
prendre à la magie des lieux et du spectacle, autant que le touriste 
curieux qui est en chacun de nous.
Le lieu, et donc le phénomène, 
est classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Plusieurs voyagistes se 
sont spécialisés pour offrir à leur clientèle un séjour au bord ou sur 
le lac, pour observer le temps d’une ou plusieurs nuits ce spectacle 
inouï. C’est le cas des agences  Franbrasil, Yagrumo ou Arassari Trek qui proposent, par ailleurs, d’autres magnifiques découvertes.
Mais
 il faut bien s’informer avant d’envisager un tel voyage, car en 2010, 
de janvier à mars, le phénomène a disparu, « le débrayage le plus long 
des 103 dernières années, selon les météorologues », nous indique Rory 
Caroll, dans le Guardian du 5 mars 2010.
 En 1947, une grande sécheresse avait produit cette disparition, mais 
qui n’avait duré que 5 semaines ! L'orage du Catatumbo dépend d'une 
série d'équilibres que les scientifiques ne connaissent pas en totalité.
 Mais ce que l’on sait par contre, c’est que si les marécages et les 
rivières sèchent, et l'équilibre des vents change, l'orage du Catatumbo 
se trouve altéré.
Publié par Dajaltosa - Source : Rédigé par Jean-Luc Mercier - Suite 101 

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