Niveau de la mer : jusqu’à 1,80 m de plus en 2100
(ndlr) Pas question de jouer ici ni alarmisme ni titres chocs mais l'augmentation des mers est bien là même si tous les experts ne sont pas d'accord sur les prévisions à envisager. Il y a un peu plus de 10.000 ans le niveau des mers était inférieur de 150 mètres à celui d'aujourd'hui. Ainsi la Terre connait des cycles d'évolution et d'involution. Bien sur aujourd'hui la cause est certainement différente et donne à penser. Il y en aura toujours certainement des leçons à tirer tandis que rien ne laisse penser que nous ne saurons pas ne pas nous adapter ...
Quel niveau la mer est-elle susceptible d’atteindre d’ici la
fin du siècle ? Estimant que le dernier rapport du Groupe d’experts
intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) n’avait pas pu
fournir une limite maximale fiable, des chercheurs se sont penchés sur
la question. Selon leur étude, l’élévation du niveau de la
mer atteindrait dans le pire des cas 1,8 mètres en 2100.
Les petites îles du Pacifique ne sont pas les seules à être menacées
par le réchauffement climatique. 600 millions de personnes vivent dans
des régions côtières à moins de 10 mètres au-dessus du niveau de la mer
et 150 millions ne sont qu’à un mètre de la marée haute. Selon le
dernier rapport du GIEC, une élévation du niveau de la mer de 0,5
mètres conduirait à une dramatique augmentation de la fréquence des
inondations dans de nombreuses régions. Une mer plus haute accroît aussi
le risque de dommages dus aux tempêtes et aux cyclones. La
salinisation peut en outre contaminer les eaux souterraines.
Au cours du 20è siècle, le niveau de la mer s’est déjà élevé de 17
centimètres selon le GIEC, soit une moyenne de 1,7 mm par an. Depuis
1993, le phénomène s’est accéléré pour atteindre 3,2 mm par an. La
hausse du niveau de la mer aurait même commencé à s’accélérer dès 1800,
selon les données relevées par les vieux marégraphes en Europe du nord.
Les causes de la montée du niveau de la mer
Ce qui cause l’élévation du niveau de la mer, c’est d’abord
l’expansion thermique de l’eau. Ainsi 40% environ de l’élévation du
niveau de la mer depuis 35 ans serait due à la dilatation, selon un
rapport du Global Research Program publié en 2014.
Plus difficile à évaluer et à prévoir, il y a aussi l’écoulement de
l’eau issue de la fonte des glaciers qui reposent actuellement sur la
terre ferme. Cela est dû principalement à la fonte des calottes de glace
du Groenland et de l’Antarctique, de loin les plus importantes, mais
aussi aux glaciers de montagne dans une moindre mesure.
En plus de cela, des quantités importantes d’eau souterraine sont
pompées pour les besoins des hommes et notamment pour un usage agricole.
A travers le monde, il y a actuellement plus d’eau pompée que d’eau qui
s’infiltre dans le sol et cela conduit également à davantage d’eau qui
aboutit dans les océans.
La difficile prévision de la fonte des calottes de glace
Les chercheurs ont voulu calculer la limite haute d’élévation du
niveau de la mer et la question la plus épineuse est celle de la fonte
des calottes de glace et leur vitesse. Aslak Grinsted, de
l’Institut Niels Bohr (Université de Copenhague), en collaboration avec
des chercheurs anglais et chinois, a procédé à de nouveaux calculs. Dans leur étude,
les scientifiques ont combiné les données du GIEC aux récentes données
publiées par les spécialistes des glaces, notamment celles qui prévoient
la dislocation de certains régions de l’Antarctique. De récents travaux
ont modifié la connaissance que l’on avait de l’Antarctique et du
Groenland.
Les simulations du GIEC n’ont pas permis de prévoir l’élévation avec
un important niveau de confiance. Le dernier rapport évaluait la hausse
des océans à 28-98 cm selon les scénarios d’émissions de gaz à effet de
serre. Il estimait qu’un niveau de la mer allant au-delà des prévisions
n’était susceptible de se produire que si certaines parties de
l’Antarctique qui ont leurs bases sous le niveau de la mer
s’effondraient. Or cela risque d’être le cas. Des études publiées après
le rapport du GIEC ont montré que l’Antarctique de l’ouest était
probablement engagé dans la voie d’un retrait irréversible. Le glacier
Thwaites pourrait subir le même sort.
L’Antarctique de l’ouest est particulièrement sensible au
réchauffement climatique. La quantité de glace drainée par six des plus
grands glaciers de l’Antarctique de l’ouest, notamment le Thwaites et le
Pine Island, a progressé de 77% entre 1973 et 2013. L’instabilité des
glaciers est due au fait que les plateformes de glace sont attachées à
un socle rocheux situé sous le niveau de la mer. Dans un contexte de
réchauffement de l’océan, l’eau chaude située sous les plateformes fait
reculer cette zone d’attache en la faisant fondre progressivement. Quand
les plateformes perdent de la masse, elle ne permettent plus de
contenir l’avancée des glaciers vers la mer. D’où une accélération de
leur écoulement et un amincissement.
Le Groenland est peut-être aussi plus vulnérable au réchauffement de
l’océan qu’on ne le pensait. Certains canyons qui bordent les côtes sont
en fait très profonds, avec un lit rocheux situé sous le niveau de la
mer. Une étude de chercheurs de la Nasa et de l’université Irvine, en
Californie, avait permis en mai 2014 de dresser une nouvelle topographie
de l’île.
Le Groenland était jusqu’à présent censé résister au réchauffement de
l’océan en raison de son front rocheux qui devait empêcher l’eau de
trop s’engouffrer à l’intérieur des terres. Or les chercheurs ont
découvert que cette barrière naturelle n’était pas assez élevée et
présentait de nombreuses failles permettant à l’eau de se frayer un
chemin à travers les terres.
En conséquence, la contribution de certains glaciers de l’Antarctique
et du Groenland pourrait aller au-delà des prévisions du GIEC. Sur la
base de ces nouveaux calculs, les chercheurs ont pu évaluer les limites
probables que devrait atteindre le niveau de la mer à la fin du 21è
siècle.
Les calculs montrent que le niveau océanique devrait augmenter
de 80 centimètres dans l’hypothèse la plus probable. Mais dans le pire
des cas, la hausse pourrait être de 180 cm.
Cela reste cependant
peu probable : Aslak Grinsted estime ce risque à moins de 5%. Il est
donc quasiment impossible, selon lui, que l’élévation dépasse les 2
mètres. Ce chiffre pourrait en revanche être dépassé après 2100 puisque
l’on s’attend à ce que l’élévation du niveau de la mer se poursuive
pendant plusieurs siècles.
Pour voir ce que donne la montée des eaux avec un simulateur sur Flood Map
Et vous croyez-vous que nous saurons nous adapter ?
Publié par Dajaltosa - Source : Global-Climat
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