Le permafrost, possible source des émissions de CO2 à la fin de la dernière glaciation
(Ndlr) Catastrophe climatique à venir, cette étude devrait nous alarmer à l'heure où l'augmentation du taux de Co2 dans l'atmosphère est bien plus importante et plus rapide que ce qu'elle avait été il y a 12800 ans à l'ère du Dryas lorsque ces dégagement sonnaient le glas de la dernière grande Ere glaciaire. Les largages de méthane viendraient aussi jouer leur rôle... ...
Le dégel du permafrost
... a peut-être été à l’origine de
l’augmentation soudaine des niveaux de CO2 à la fin de la dernière ère
glaciaire, il y a environ 14 600 ans. C’est ce qu’ont découvert des
chercheurs grâce de nouvelles données révélant l’âge du CO2 rejeté dans
l’atmosphère à cette époque.
La sortie de la dernière ère glaciaire ne s’est pas faite sans
soubresauts. Il y a environ 20 000 ans, les hautes latitudes de
l’hémisphère nord ont commencé à se réchauffer en raison de la position
de la Terre par rapport au soleil. Il est quasiment certain que c’est
bien l’ensoleillement plus prononcé de l’hémisphère nord qui a
déclenché le retrait des glaces à cette époque. Ensuite, peut-être en
raison de la circulation océanique perturbée par un afflux d’eau douce,
la Terre a connu plusieurs retours à des phases froides avant de
définitivement sortir de la glaciation. Le coup de froid survenu il y a
12 800 ans, baptisé Dryas récent, fut le dernier véritablement
significatif.
Si la position de la Terre par rapport au soleil a joué un grand
rôle, le CO2 a pris le relais pour amplifier la déglaciation. L’une des
hausses les plus brutales de la concentration de CO2 dans l’atmosphère a
eu lieu il y a environ 14600 années. Les données issues de carottes de
glace montrent que la concentration en CO2 a augmenté à ce moment de
plus de 10 ppm (parties par million) en moins de 200 ans.
Cette augmentation de CO2 d’environ 0,05 ppm par an est tout de même
inférieure à l’augmentation du CO2 atmosphérique de 2 à 3 ppm par an
dans la dernière décennie causée par les combustibles fossiles. Mais
elle s’est produite sur une période suffisamment longue pour avoir un
impact significatif.
Grâce à de nouvelles données fournissant des informations sur l’âge
de CO2 rejeté dans l’atmosphère lors de la sortie de l’ère glaciaire,
des chercheurs ont tenté de déterminer d’où venaient ces gaz à effet de
serre. Peter Köhler et Gregor Knorr, de l’Institut Alfred Wegener, ont
effectué des simulations informatiques permettant de tirer des
conclusions au sujet de la source de carbone.
D’après leur étude publiée dans Nature Communications,
la quasi-absence de radiocarbone dans le CO2 qui a été libéré dans
l’atmosphère montre que le carbone était probablement très ancien. Ce
carbone ne peut donc pas être originaire de l’océan profond, selon Peter
Köhler et Greggor Knorr.
Le dégel du permafrost (ou pergélisol) de l’Arctique pourrait avoir
été causé par une reprise soudaine du transport de la chaleur dans
l’océan Atlantique qui a initié la période chaude dite de Bølling /
Allerød dans l’hémisphère nord.
Les scientifiques ont pu estimer la quantité de dioxyde de carbone
libérée dans l’atmosphère par l’application d’un modèle informatique qui
simule le cycle global du carbone. Les résultats des simulations
indiquent que le largage de plus d’un demi milliard de carbone par an
sur une période de deux siècles est nécessaire pour expliquer les
données observées. Ceci correspond à une quantité totale de plus de 100
milliards de tonnes de carbone. Les émissions actuelles anthropiques
dues aux combustibles fossiles sont d’environ dix milliards de tonnes de
carbone par an.
Le permafrost contient une importante quantité de carbone qui s’est
accumulée dans les sols de l’Arctique pendant des milliers d’années. Le
froid gelant ces sols en permanence a évité jusqu’à aujourd’hui le
largage de ce carbone dans l’atmosphère mais la hausse des températures
due aux émissions de gaz à effet de serre (d’origine humaine cette fois)
risque d’amplifier le réchauffement climatique, comme il la déjà
commencé à le faire à la sortie de la dernière ère glaciaire.
Le permafrost contiendrait près de 1700 milliards de tonnes de carbone
alors que l’atmosphère en contient « seulement » 850 milliards. Ces sols
gelés occupent une partie importante du Groenland, de l’Alaska, du
Canada et de la Russie.
Au total, ils représentent un cinquième des
terres émergées de la planète. Le problème, c’est que c’est justement
dans ces régions arctiques que l’élévation des températures est la plus
importante. Avec un climat plus chaud, le dégel du permafrost
entraînerait un largage de dioxyde de carbone et de méthane dans
l’atmosphère, ce qui pourrait favoriser l’élévation des températures. A
son tour, un climat plus chaud augmenterait encore le stress sur le
perfmafrost dans une boucle de rétroactions alimentant le réchauffement
climatique.
Publié par Dajaltosa - Source : Global-Climat
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