Chili, Pérou, Equateur et Colombie. L'équivalent de 7 années de pluie est tombé au Chili en à peine 12 heures, tandis que l'on a vu d'énormes foyers de grêle jusqu'à l'équateur et au sud de la Colombie. Dites-moi que ces causes sont naturelles ? (à voir en fin d'article...)
Les météorologues avaient prédit, avec
une probabilité de 80%, qu'El Niño reviendrait au second semestre de
l'année dernière. Ils avaient aussi effrayé tout le monde en décrivant
ses terribles conséquences pour la planète. Mais la nature ne reçoit pas
d'ordres...
El
Niño, phénomène de réchauffement persistant de la zone tropicale de
l'Océan Pacifique, n'a pas eu lieu l'an dernier. Il a pris six mois de
retard pour s'annoncer en février 2015, alors que personne ne
l'attendait. La météo pourrait considérablement changer sur la moitié de
la planète.
L'arrivée d'El Niño a été annoncée par l'Agence américaine
d'observation océanique et atmosphérique (NOAA). En règle générale, ce
phénomène dure 6 à 8 mois, mais le courant chaud observé actuellement
pourrait être très long et se maintenir jusqu'à deux ans.
"Nous annonçons officiellement l'arrivée d'El Niño", a déclaré Michelle
L'Heureux de la
NOAA. Et de poursuivre: "Malheureusement nous ne pouvons
pas dire qu'il sera faible".
El Niño est aujourd'hui un terme tout aussi terrifiant que le
réchauffement climatique. Cyclique, il se produit deux à trois fois par
décennie avec une puissance qui peut varier.
Les chercheurs ne sont toujours pas d'accord sur les causes d'El Niño
et la manière dont il impacte le climat de la Terre. Au cours du
dernier pic de ce phénomène naturel en 1997-1998, de nombreux pays
avaient enregistré des records de températures positives en période
hivernale. Et les pays du bassin du Pacifique avaient été frappés par
des ouragans dévastateurs et des inondations. L'impact d'El Niño sur la
Russie est resté limité jusqu'à présent. Néanmoins, en octobre 1997, le
thermomètre a affiché plus de 20°C en Sibérie occidentale et on a alors
parlé d'un recul du pergélisol vers le nord. En août 2000, le personnel
du ministère russe des Situations d'urgence expliquait les ouragans et
les averses à travers le pays précisément par le phénomène El Niño. Les
météorologues ne peuvent pas encore prédire comment la météo réagira au
nouveau. Mais ils sont déjà certains qu'une année très chaude nous
attend.
El
Niño change en effet le cours habituel des choses. Les alizés
faiblissent. Le plancton ne monte pas à la surface, causant la mort des
poissons, et les vents d'ouest amènent les pluies et même des
inondations dans les déserts. El Niño apporte un temps extrême dont les
conséquences sont, entre autres, la diffusion de la malaria, de la
fièvre dengue et d'autres maladies le plus souvent transmises par les
moustiques.
Certains chercheurs estiment que l'arrivée d'El Niño contribue aux
conflits militaires et sociaux dans les pays touchés par ce phénomène.
L'analyse des informations indique qu'entre 1950 et 2004 El Niño a
contribué plus ou moins directement à un conflit sur cinq (21%).
Certains chercheurs affirment même que cela double la probabilité
d'éclatement de guerres civiles.
Les économistes sont plus certains dans leurs pronostics. L'an
dernier, ils avaient déjà prédit des troubles économiques comme une
baisse des récoltes dans certaines régions et une pénurie alimentaire.
En 2006-2007 un faible El Niño avait provoqué la sécheresse et
entraîné une montée en flèche des prix des produits alimentaires.
Conséquence: des émeutes de la faim dans des dizaines de pays.
El
Niño est un phénomène naturel: l'eau chaude remonte à la surface de
l'océan Pacifique, s'étend le long de l'équateur vers l'Amérique et
influe considérablement sur le climat dans certaines régions de la
planète. Dans les conditions normales, le courant de Humboldt (au large
du Pérou) froid emporte l'eau du sud. Il tourne vers l'ouest au niveau
de l'équateur.
Approximativement à cet endroit, la vie dans l'océan
s'active grâce à la remontée des profondeurs d'eaux riches en plancton.
Les alizés poussent l'eau chaude vers l'ouest de l'océan Pacifique, où
l'eau se réchauffe sur 100-200 mètres. L'eau chaude et la pression basse
près de l'Indonésie font monter le niveau de la mer dans cette région.
Il est supérieur d'environ 60 cm par rapport à l'est de l'océan
Pacifique. La différence de température des eaux est également élevée:
29-30 et 22-24 degrés respectivement.
Le terme El Niño a été mentionné pour la première fois en 1892, quand
le capitaine Camilo Carrilo a annoncé au congrès de la Société
géographique à Lima que les marins péruviens avaient appelé le courant
chaud du nord El Niño parce qu'il était particulièrement notable pendant
le Noël catholique. En 1893, Charles Todd avait supposé que les
sécheresses en Inde et en Australie se produisaient en même temps. C'est
également ce qu'avait indiqué en 1904
Norman Lockyer. Pezet et
Eguiguren associaient aussi en 1895 le courant chaud du nord près des
côtes du Pérou aux inondations dans ce pays. Pendant longtemps, aucune
attention n'avait été accordée à ce phénomène, considéré comme régional.
Le lien entre El Niño et le climat de la planète n'a été découvert qu'à
la fin du XXe siècle.
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